Peux-tu te présenter ?
Je viens du pays Léon, et aujourd’hui, je vis à Questembert. Je travaille à Ti ar Vro de Vannes. J’ai un fils de 4 ans qui s’appelle Avel. Il est scolarisé à l’école publique bilingue de Questembert, l’école Beau Soleil.
À partir de quel âge as-tu inscrit ton enfant à l’école bilingue? Avais-tu des doutes avant de l’inscrire? Si oui, comment as-tu été rassurée?
Je lui parle breton depuis qu’il est né. C’était donc naturel pour moi de l’inscrire dans une école bilingue. Il est rentré à l’école avant deux ans et demi, au mois de septembre, parce qu’il était prêt à y aller et à commencer parmi les petits. Ma seule crainte était d’avoir 32 enfants dans la classe. Passer de la nourrice où il y avait 4 enfants à une classe si nombreuse. Mais finalement la classe était bien organisée et maintenant, il y a deux classes avec des groupes d’enfants. Cela, c’est bien passé, surtout que la première année, il n’allait à l’école que le matin, et l’après-midi, il restait chez la nourrice.
Quels bienfaits as-tu remarqués grâce à l’enseignement du breton? Pour ton enfant? Ta famille?
J’ai remarqué qu’il parle de mieux en mieux, il n’est pas lent à l’apprentissage. Le fait de parler une autre langue et d’être avec des enfants d’âges différents le met plus à l’aise.
J’ai fait moi aussi une filière bilingue à Dihun. J’ai commencé à parler breton à l’âge de 5 ans, jusqu’au bac. Je parle anglais aussi, mais pas à la maison. Et je comprends l’espagnol. Mais le breton est toujours la langue de la maison.
Est-ce que tu fais des activités en breton avec ton enfant en dehors de l’école? Est-il facile de trouver des événements pour les enfants en-dehors de l’école?
Il n’y en a pas assez! À Questembert, il n’y a pas assez de choses organisées pour les enfants en breton. J’ai organisé ici à Ti ar Vro à Vannes des ateliers de lecture. J’ai commencé ces ateliers avec Avel dès tout petit. Il y a aussi du cinéma en breton pendant le mois de la langue bretonne pour montrer des films dans cette langue aux enfants de Questembert. Il a été aussi au cinéma grâce à la tournée de dessins-animés Daoulagad Breizh. Sinon, je vais aussi au festival Gouel Broadel ar Brezhoneg (GBB), il y a là-bas des spectacles pour les enfants et Avel a pris du plaisir à y participer. J’ai cherché aussi à entrer en contact avec des parents brittophones ou qui ont des enfants bilingues pour avoir autour de nous un environnement en breton!
Tu es impliquée dans l’association de parents de Questembert, peux-tu nous présenter cette association?
Nous avons créé cette association de parents locale, Div Yezh Questembert, et j’en suis la présidente depuis deux ans. On a participé cette année à la Redadeg quand elle est passée à Questembert. C’était super pour les enfants! Nous cherchons aussi à participer aux fêtes organisées dans localement pour être visibles dans le pays et créer des relations avec les habitants. Nous avons parfois un stand sur le marché bio, et on travaille aussi avec l’Amicale Laïque pour organiser des événements ensemble. On a aussi créé l’association de parents pour avoir du poids au niveau de l’Education Nationale, car grâce au statut, nous pouvons plus facilement organiser des réunions, des rencontres. Cela a été important quand on a lutté pour obtenir des nouveaux postes d’enseignants, et on y est arrivés! Il y aura trois classes à Questembert l’année prochaine! Finalement, le but d’une association de parents est de participer à l’amélioration de la vie scolaire et de proposer des activités en breton pour les familles.
L’association propose-t-elle des choses pour les parents qui ne parlent pas breton?
Nous avons proposé au nom de l’association une formation avec Virginie Pronost de Miltamm, pour apprendre aux parents comment mettre du breton à la maison avec des chansons, des comptines par exemple. Nous avons fait une demi-journée de formation qui était très intéressante et qui sera sûrement reconduite!
C’est important pour les parents qui ne parlent pas breton d’avoir des conseils pour utiliser un peu la langue, et pour qu’ils comprennent ce que disent les enfants. Par exemple, il est intéressant de connaître des éléments de prononciation en breton pour la lecture. C’est bien d’avoir des livres avec des CD qui permettent de lire l’histoire aux enfants, sinon les parents achètent des livres qu’ils ne lisent jamais parce qu’ils n’ont pas la bonne prononciation et ils se font corriger par les enfants!